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Ballon stratosphérique : le tourisme spatial bas carbone

Ballon stratosphérique : le tourisme spatial bas carbone

Le tourisme spatial est un phénomène qui pourrait exploser dans les prochaines décennies. Ce marché pourrait dépasser les 3 milliards de dollars d’ici 2030 avec près de 15 000 touristes par ans. Un autre marché, parallèle, consiste à s’approcher de l’espace mais sans l’atteindre pour des tarifs bien moins couteux et bas carbone, le ballon stratosphérique.

Les prestations actuelles

Actuellement, le marché du tourisme spatial commence avec un ticket d’entrée de 250 à 500 000 dollars selon les offres de Virgin Galactic ou Blue Origin. Les vaisseaux de Virgin Galactic se contentent d’atteindre 80 km d’altitude avec le SpaceShip II. C’est 20 km avant d’atteindre la ligne Kármán, frontière définie de l’espace à 100 km. Blue Origin dépasse réellement cette frontière et atteint régulièrement plus de 105 km d’altitude. Ces deux sociétés ne font que des sauts de puces qui ne durent que quelques dizaines de minutes.

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Quant à SpaceX ou Space Adventures, ces sociétés proposent des voyages de plusieurs jours, voire semaines. Les touristes partent pour la Station Spatiale Internationale (ISS) voire la Lune. Nous arrivons ici à des tarifs réservés aux personnes les plus riches de la planète.

vss unity - Virgin Galactic
Le VSS Unity de Virgin Galactic

Atteindre la stratosphère en ballon, une alternative au tourisme spatial

Un ballon stratosphérique est un aérostat capable d’atteindre la stratosphère. Celle ci est la deuxième couche de l’atmosphère à partir de la surface terrestre. Les ballons stratosphériques peuvent voler entre 15 et 55 km d’altitude environ. Ces ballons sont utilisés pour les prévisions météorologiques, pour effectuer des mesures de composition de l’atmosphère, pour réaliser des expériences d’astronomie. Ils peuvent effectuer des missions d’observation civile ou militaire. Le ballon chinois abattu au dessus des Etats-Unis le 4 février dernier fait partie de cette catégorie.

Felix Baumgartner avait d’ailleurs utilisé un tel ballon pour s’élever à l’altitude de 38 969 mètres avant de sauter en parachute le 14 octobre 2012. Ce record a d’ailleurs été battu par Alan Eustace, vice-président de Google, le 24 octobre 2014. Il a atteint 41 419 mètres avant de sauter également en parachute. L’évènement n’a pas fait les journaux, n’ayant pas eu Red Bull comme partenaire en communication comme Félix.

Attacher un module habité, pressurisé, à un tel ballon, c’est une nouvelle piste alternative au tourisme spatial. Cela permet d’atteindre des altitudes situées entre 20 et 30 000 mètres, sans utiliser de couteuses fusées ni émettre le moindre kg de CO2 pendant l’ascension. De plus, les ballons offrent une expérience plus calme et plus longue. Les touristes gagnent une meilleure vue panoramique sur la Terre et le ciel.

De nombreux acteurs se préparent

Pour des tarifs situés entre 50 et 150 000 dollars, de nombreux acteurs naissent partout sur la planète. Ils veulent utiliser le ballon stratosphérique en tant qu’alternative au tourisme spatial. Tout d’abord, Zero 2 Infinity est une société espagnole fondée en 2009 et ayant pour partenaire Dassault. Son projet, nommé Bloon, consiste à envoyer des passagers à 36 km d’altitude dans une capsule pressurisée. Le voyage dure environ six heures. L’entreprise prévoit de réaliser son premier vol habité en 2023. Zero 2 Infinity vise à terme un marché de plusieurs milliers de clients par an.

Ensuite, Zephalto est une start-up française qui développe un ballon stratosphérique capable d’emmener six passagers dans la stratosphère, à 25 km d’altitude. Son projet, nommé Céleste, vise à offrir une expérience unique avec une vue à 360°. L’entreprise prévoit de réaliser son premier vol en 2024.

Il y a aussi Space Perspective est une entreprise américaine qui propose des vols touristiques à bord d’une capsule spatiale nommée Neptune, attachée à un ballon stratosphérique. Son projet vise à offrir une expérience de luxe et de confort aux passagers, avec un bar, du wifi, des fenêtres panoramiques et des toilettes. Le voyage dure environ six heures, dont deux heures en altitude, à 30 km au-dessus du sol. L’entreprise prévoit de réaliser son premier vol habité en 2024.

L’américain World View Enterprises propose une capsule qui peut accueillir jusqu’à six passagers et un pilote, et les emmène à une altitude de 30 km. Elle prévoit de commencer les vols commerciaux avec des passagers au début de l’année 2024.

La capsule Neptune. © Space Perspective

Un nouveau projet de ballon vient de se dévoiler pour concurrencer le tourisme spatial

Depuis 2012, la startup japonaise Iwaya Giken développe une capsule capable de s’élever à 24 km d’altitude grâce à un ballon à hélium. Elle va proposer des vols touristiques dans la stratosphère, où les passagers peuvent admirer la courbe de la Terre et le noir de l’espace. Le prix du vol est de 180 000 dollars par personnes et espère descendre rapidement ces prix à moins de 20 000 dollars (14 000 €). L’entreprise vient de dévoiler son projet ce lundi 27 février et a ouvert les précommandes de billets.

La capsule peut accueillir deux personnes et un pilote, et dispose d’un système de contrôle thermique, d’un parachute et d’un système de communication. Iwaya Giken a effectué plusieurs tests réussis. Elle espère lancer les premiers vols commerciaux avant mars 2024.

Illustration en une : © Iwaya Giken

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